vendredi 14 mars 2014

T.O.X " ENTRE L’ECOLE ET L'IMITATION ! "

____________________________________________


L’ECOLE T.O.X : ENTRE RÉFÉRENCE ET IMITATION !

____________________________________________

            
T.O.X, « Theory Of Existance » ou « Taà-Waw-Kaf-Sin » est un collectif qui a vu le jour en 1996, ce dernier a compté un grand nombre d'artistes, qui ont fini en duo. C’est les frères fondateurs qu’on nomme actuellement: LA BASE PROD. Ce groupe n’a pas vraiment besoin d’être présenté, étant donné la richesse de son parcours. Ce qui nous intéresse vraiment aujourd’hui, c’est LA BASE PROD vu sous un autre angle! Ou comment et pourquoi représente-t-il LA BASE DU RAP A L’OUEST ?

Il est vrai que beaucoup de groupes de rap ont émergés dans la région de l'ouest depuis l'apparition du Rap en Algérie, mais malheureusement, avec le temps, très peu de crew sont restés actifs et jusqu'à actuellement , le groupe T.O.X est le seul a s'être imposé sur la scène Hip Hop Oranaise et Algérienne. De
ce fait, les deux frères sont passés d'un simple groupe d'amateur, à une école de Rap, représentant l'Ouest.

Durant ces dernières années, la culture Hip-Hop a connu une évolution fulgurante. De par son impact, de plus en plus de jeunes s'intéressent à cette musique et choisissent leurs camps, leur branche de l'arbre mère: Deejay, Mc, Breaker, Tagger ou encore Beatmaker.

Néanmoins, il y a des Mc's qui confondent l'école T.O.X, certains la prennent comme une "référence" et d'autre en font une "imitation". De nos jours, on croise beaucoup de pâles copies de
Fada Vex ou bien de Banis. Et cela se fait sentir en terme de "Flow et de Lyrics". Mais ceci reviendrait-il au fait que l'influence ait dépassé ses limites ? A la pauvreté culturelle des Rappeurs ? Ou encore à leur manque de créativité ? Des questions qu'on va laisser en suspens en espérant que vous, les auditeurs, vous apportiez des réponses argumentées et constructifs...    
                                                                                                                                                                                                                                                                                                        
Peut être que ceci représente le problème du rap à l'ouest ! Et Là, je prends la parole pour dire NON ! Car il existe quand même un bon nombre de jeunes artistes qui sont passés par cette école et qui ont pu tracer un chemin, une ligne artistique avec leur propre concept, leur propre style et une originalité apparente. Aujourd'hui, ils sont toujours présents et ils survivent encore, au travers d'un petit ou bien d'un large public. Une chose est sûre: ces Mc’s continuent à nous proposer un RAP varié.

Le premier trimestre 2014 en ait la preuve. Je ne cite aucun artiste,aucun projet , ni aucun évènement. Cependant, je vous laisse découvrir et deviner ce qui se trame ! Allez à la chasse du dernier projet de l’artiste demeure primordial, puisque celui-ci cherche toujours à donner le meilleur de lui même, que ce soit dans le son, ou en autre. "Celui qui ne se trompe pas, c’est celui qui n’essaie jamais." A bon entendeur



Article rédigé par : #L’incorrecte de :  Rapolitiquement Incorrecte




vendredi 7 mars 2014

L’N.fect « Le rap c’est mon exutoire et je ne peux pas vivre sans »

L’N.fect Attitude 
« Le rap c’est mon exutoire et je ne peux pas vivre sans »


 L’ N.fect, un rappeur qui n’est plus à présenter puisqu’ill fait partie de la scène hip hop depuis les
années 90’s. Il crée d’abord avec Imohar Radikal « X.plicit ». Au bout de quelques années les deux Mc’s s’associent à Nino et One Der pour créer TALISMAN, acronyme de « Titre d’Accès à la Légion Immatriculée Suprême Man ». Après un parcours plein de succès le groupe se dissocie en 2001 et l’N.fect repart pour une carrière solo. Aujourd’hui l’N.fect nous a offert le privilège de converser avec lui à propos de sa carrière mais aussi de ses projets en vue. 

#SombrePlume - Bonsoir, je me présente, #SombrePlume, de la team Rapolitiquement Incorrecte, j'aimerais prendre un petit peu de votre temps afin de m’entretenir avec vous à propos de votre carrière. -On sait que vous avez fait vos débuts en France et que vous êtes retourné en Algérie ou vous avez créé un groupe avec Imohar, Radikal X.plicit, puis, vous avez eu beaucoup de succès au sein de TALISMAN, créé quelques temps après. Le titre « Les refrès sentent » étant élu durant 2 semaines numéro 1 sur « Top Galaxie » diffusée sur Alger Chaine 3 à l’époque. Mais on aimerait vous connaitre en dehors des projecteurs. Donc, appart le Mc, qui est L’N.fect ?

 #L’Nfect - Je suis un algérien dans l'âme comme tant d'autres qui rêve de voir la justice régner dans son pays. Voila pourquoi j'ai pris le micro. J'ai fais des études universitaires aussi j'ai une licence en marketing et je suis infographe de métier. J'ai notamment publié plusieurs articles dans différent journaux Algérien. Dans les années 92 nous sommes rentrés en Algérie, c’était un choix religieux de la part de mes parents car ils voyaient que l'environnement occidental était trop dangereux pour l'éducation d'une famille musulmane. Donc a partir de là Sofiane qui avait la mentalité du petit rebeu est devenu par la force des choses Sofiane le petit blédard. Il fallait apprendre l'arabe et aller à l’école. Puis les années passèrent et j'ai fais ma vie en Algérie. Jusqu’au moment où j'ai décidé de reprendre les études en France. Une fois celle-ci terminées, retour au bled pour travailler. Avec le temps et la maturité, je voulais avancer et j'ai décidé encore une fois de m'installer définitivement en France.


 #SombrePlume - Pouvez-vous nous dire un peu plus sur votre expérience au sein du groupe TALISMAN, de votre participation au premier concours de rap organisé à Oran?

 #L’Nfect - Le groupe TALISMAN c’était à la base une bande d'émigrés venant d’Europe et qui avaient comme point commun l'amour du rap et surtout envers le rap français. De plus, en 1996, il n'y avait pas beaucoup de Mc talentueux, c'était véritablement le début du rap et nous, on avait déjà connu ce rap en France. C’est-à-dire, qu’on était un peu plus en avance par rapport aux Mc du bled. Donc le groupe s'est construit et on a commencé à rapper mais qu'en français étant qu’on avait une certaine aisance en langue française et nos morceaux en était la preuve. Puis il y a eu l'époque des concerts hip-hop dans les années 98-2002 durant les quelles nous avions participé à beaucoup de concerts notamment au premier évènement organisé à Oran. Puis nous avions aussi participé au festival rap de Mostaganem, à Tlemcen ainsi qu’au plus grand festival de rap à Alger Organisé par MBS à l'époque. Il y avait MBS, Double Canon, Rohff, Les Spécialistes, les BLD, groupe de Belcourt que je salue d’ailleurs. DJ Core était notre DJ puisqu’il avait aimé notre rap. On enregistrait aussi en parallèle notre EP. Puis en 2003 quand j'ai décidé de repartir en France pour mes études, le groupe s'est dissocié car les objectifs des mc's différaient. Et en cette période j'avais enregistré mon album solo avec des productions Halal Prod de One-Der qui est parti plus tard lui aussi à Paris. Après cela, c'était L'N.Fect en solo, car je voulais parler de ce que je suis personnellement et j'ai senti que même dans un même groupe on peut ne pas avoir le même avis et les mêmes oreilles musicales, c'est pourquoi L'N.fect rappe en solo dorénavant. Mais je ne regrette pas cette époque TALISMAN car il yavait beaucoup de sincérité dans ce groupe.

 #SombrePlume - C’est donc à ce moment là que vous avez commencé à rapper en solo! Votre premier album étant censuré en 2003, a-t-il été la raison pour laquelle vous vous êtes dissimulé de la scène du rap algérien avant de revenir en 2013 avec « Prix Nobel ta’a Zbel »?


 #L’Nfect - L’une des raisons majeure était qu'on avait plein de rêve. On pensait qu'avec ce rap on allait toucher le ciel et devenir professionnel. Mais la réalité nous a vite rattrapées et on a plutôt touché les rares activistes qui aimaient ce street art. On a vite compris que le rap quoi que qu’on dise, le Rap est une musique dénonciatrice pour certains et divertissante pour d'autres. A notre époque il n y avait pas de chaine privé, tout appartenait à l'état donc si tu insultes l'état c'est normal que tu ne passes pas. Les radios avaient peur et ne voulait pas prendre la responsabilité de faire passer du rap N.Fect ou du rap pur et dur tout simplement. Les employés de la radio Bahia d’Oran me l'ont dis textuellement « c'est impossible que tes textes passent sur la radio d'état ». C’est très dur de comprendre que ce que tu fais ne sera pas édité et donc pas entendu. C'est pourquoi à force d'attendre j'ai fini par ne plus croire en la réussite de cet art en Algérie parce qu’il n y avait pas encore de réseaux sociaux. J’étais tellement radical, dans ces années là que je trouvais que ceux qui passaient sur les ondes étatiques faisaient plus du rap musical que du rap lyrical ou politique. C’était « les bouffons du roi » en quelque sorte qui amusait la galerie. « HAMDOULLAH» après une dizaine d'année je m'aperçois que ces rappeurs "bouffons" entre guillemet, ne sont pas parti bien loin eux non plus même s'ils avaient changé de stratégie pour avoir de la notoriété. Moi je travaillais pendant cette dizaine d'année en silence je travaillais mes textes discrètement parce que j'aimais véritablement ce rap à un point inimaginable. C'était mon exutoire et je ne pouvais pas vivre sans. Je racontais ma souffrance, mon incompréhension et mon histoire surtout car j'ai vécu entre les deux rives. Dans la mixtape « Prix Nobel Ta’a Zbel » vous avez pu avoir un aperçu de qui je suis. Et dans mon album aussi mina « Cheb Oua Ila Cha’ab » qui sortira cette année « INCHALLAH » vous allez découvrir encore plus l'univers de L'N. fect Bouche d'Egout. Quand tu muris et avec beaucoup de recul, surtout lorsque tu deviens un homme et père de famille responsable, tu peux comprendre beaucoup de choses. Tu n'es plus l'adolescent d'hier mais ce père de famille, citoyen algérien qui doit rendre des comptes à sa nation et surtout à Allah. Mes frères d'armes et moi, nous sommes bien placés pour dire à ces jeunes qu'il faut passer plus de temps dans les études et les formations que dans le rap. En tout les cas c'est ce que je conseillerai à mon fils. Dans la musique il y a des centaines de milliers qui chantent et rappent mais il y en a qu'une poignée qui réussi professionnellement. Après c'est à toi de voir, tu peux jouer et gagner comme tu peux jouer et perdre. Demandez aux mc's trentenaires qui croyaient comme moi au succès où ils en sont aujourd'hui. Au final ce n’est que du leurre malheureusement. Chacun veut avoir la notoriété en parlant de sa misère, c'est sure, c'est légitime, tout le monde veut réussir mais il ne faut pas rêver l'Algérie ce n'est pas la France ni les Etats-Unis. On a des cartes, différentes on est
musulman, notre peuple est musulman et la music ne rapporte rien, pas comme en Europe.

#SombrePlume - Ajoutant à cette carrière impressionnante le fait que vous avez participé à Wahrap chez universel music, de plus, votre blaze revient souvent dans les projets du groupe T.O.X (Wahran Street) ; dans (El basma) de Raffale-A ou encore dans (Ramz El Mektoub, El Hadra Qlila) de Fada Vex. A quels autres projets avez-vous contribué ?

 #L’Nfect - J'ai participé dans « Feat Fel Trig » avec LAX sur le morceau « Risselti » (Mon message), dans le prochain album de Azpak, celui de Gino que je salue au passage de Zaaf Record, ainsi que dans le remix de « Mohamed Ali » de Fikka Ganja.

 #SombrePlume - En dehors de votre parcours, comment voyez-vous le rap algérien en tant qu’amoureux de cette musique? Est-il ce qu’il est comme il l’était autre fois ? A-t-il changé ? Et si oui, quelle en sont les raisons, à votre avis ?

#L’Nfect - Le rap algérien se cherche et il est diversifié vu que les rappeurs ont des mentalités différentes, du plus voyou au plus religieux. Je pense qu'aujourd'hui il y a plus d'insultes dans le rap et il y a plus d'égo-trip, c'est un rap diabolique « illuminatique » (rires) sur les bords pour certains car les rappeurs imitent les rappeurs « illuminatiques » français par exemple avant il n'y avait pas de rappeurs qui rappaient avec des bouteilles de whisky dans leurs mains « ELYOUM » (Aujourd’hui) dans un pays musulman algérien on voit ça ! Quand je vois ces rappeurs je dis « HAMDOULLAH » qu'Allah ne leur a pas donné la notoriété car ils ne seraient pas de bons exemples du tout pour nos
enfants. Mais sinon il y a beaucoup de jeunes qui ont beaucoup de tallent et qui font du vrai Rap. Aujourd'hui, grâce aux réseaux sociaux, tout le monde prétend être rappeur pourquoi? Parce qu’il n'en faut pas beaucoup pour être vue sur la toile. Les rappeurs ne prennent pas le temps et font du rap fast-food. Personnellement pour moi les bons rappeurs en Algérie il n’y en a pas beaucoup. Mais je trouve aussi que ce n'est pas l'ancienneté qui fait de toi un bon rappeur. Il y a des rappeurs qui ont vieilli dans le rap et sont encore archi-nul en parallèle de ça et dieu merci on a des jeunes (Capt'N, Red l'Alerte, Nirmou, etc ... qui sont très bon et c'est avec plaisir qu'on les écoute. Tu peux avoir le meilleur studio du monde, si tu ne fait pas du peuple tu ne seras jamais aimé. En tout les cas c'est mon avis. Vive les gens du bas fond qui n'ont rien et qui lutte, respect pour ces gens là.

#SombrePlume- Un dernier mot, aux rappeurs, au public et au ministère de la culture?!

 #L’Nfect - Aux rappeurs je dirais juste une chose que les jeunes vous voient comme des exemples alors soyez à la hauteur. Ne soyez pas comme ce curé qui vous dis faites ce que je dis et pas ce que je fais. Au public, je dirai qu'il faut participer à la prospérité de cette musique urbaine en partageant les nouveautés du rap dz et en allant voir les rappeurs dans des concerts. Car s'il n'y a pas de public derrière, ça ne sert à rien qu'on rappe. Et en dernier, concernant le mot pour le ministère de la culture, personnellement, leur culture n'est pas la mienne. Car moi je suis quelqu'un qui n'aime pas et n'écoute pas les musiques traditionnelles qu'écoute Khalida (rire) le traditionnel n'est pas religieux donc je perds rien lorsque je n’écoute pas leur musique. (rire) Voila, c'est pour ça tu n’entendras jamais une mélodie traditionnelle dans mes sons (rires)

C’était l’N.fect comme nous le connaissons, et pour la plupart qui ne connaissent pas ce rappeur on peut dire que même si son rap ne fait pas bouger les hanches dans les discothèques d’Oran, même s’il n’a jamais serré la main de Mickael Jackson, son Incroyable franchise, son flow impressionnant et sa plume consciente et mature ont fait de lui un des pionniers du rap algérien.

 #SombrePlume