L’N.fect Attitude
« Le rap c’est mon exutoire et je ne peux pas vivre sans »

L’ N.fect, un rappeur qui n’est plus à présenter puisqu’ill fait partie de la scène hip hop depuis les
années 90’s. Il crée d’abord avec Imohar Radikal « X.plicit ». Au bout de quelques années les deux Mc’s s’associent à Nino et One Der pour créer TALISMAN, acronyme de « Titre d’Accès à la Légion Immatriculée Suprême Man ». Après un parcours plein de succès le groupe se dissocie en 2001 et l’N.fect repart pour une carrière solo. Aujourd’hui l’N.fect nous a offert le privilège de converser avec lui à propos de sa carrière mais aussi de ses projets en vue.
#SombrePlume - Bonsoir, je me présente, #SombrePlume, de la team Rapolitiquement Incorrecte, j'aimerais prendre un petit peu de votre temps afin de m’entretenir avec vous à propos de votre carrière. -On sait que vous avez fait vos débuts en France et que vous êtes retourné en Algérie ou vous avez créé un groupe avec Imohar, Radikal X.plicit, puis, vous avez eu beaucoup de succès au sein de TALISMAN, créé quelques temps après. Le titre « Les refrès sentent » étant élu durant 2 semaines numéro 1 sur « Top Galaxie » diffusée sur Alger Chaine 3 à l’époque. Mais on aimerait vous connaitre en dehors des projecteurs. Donc, appart le Mc, qui est L’N.fect ?
#L’Nfect - Je suis un algérien dans l'âme comme tant d'autres qui rêve de voir la justice régner dans son pays. Voila pourquoi j'ai pris le micro. J'ai fais des études universitaires aussi j'ai une licence en marketing et je suis infographe de métier. J'ai notamment publié plusieurs articles dans différent journaux Algérien. Dans les années 92 nous sommes rentrés en Algérie, c’était un choix religieux de la part de mes parents car ils voyaient que l'environnement occidental était trop dangereux pour l'éducation d'une famille musulmane. Donc a partir de là Sofiane qui avait la mentalité du petit rebeu est devenu par la force des choses Sofiane le petit blédard. Il fallait apprendre l'arabe et aller à l’école. Puis les années passèrent et j'ai fais ma vie en Algérie. Jusqu’au moment où j'ai décidé de reprendre les études en France. Une fois celle-ci terminées, retour au bled pour travailler. Avec le temps et la maturité, je voulais avancer et j'ai décidé encore une fois de m'installer définitivement en France.
#SombrePlume - Pouvez-vous nous dire un peu plus sur votre expérience au sein du groupe TALISMAN, de votre participation au premier concours de rap organisé à Oran?
#L’Nfect - Le groupe TALISMAN c’était à la base une bande d'émigrés venant d’Europe et qui avaient comme point commun l'amour du rap et surtout envers le rap français. De plus, en 1996, il n'y avait pas beaucoup de Mc talentueux, c'était véritablement le début du rap et nous, on avait déjà connu ce rap en France. C’est-à-dire, qu’on était un peu plus en avance par rapport aux Mc du bled. Donc le groupe s'est construit et on a commencé à rapper mais qu'en français étant qu’on avait une certaine aisance en langue française et nos morceaux en était la preuve. Puis il y a eu l'époque des concerts hip-hop dans les années 98-2002 durant les quelles nous avions participé à beaucoup de concerts notamment au premier évènement organisé à Oran. Puis nous avions aussi participé au festival rap de Mostaganem, à Tlemcen ainsi qu’au plus grand festival de rap à Alger Organisé par MBS à l'époque. Il y avait MBS, Double Canon, Rohff, Les Spécialistes, les BLD, groupe de Belcourt que je salue d’ailleurs. DJ Core était notre DJ puisqu’il avait aimé notre rap. On enregistrait aussi en parallèle notre EP. Puis en 2003 quand j'ai décidé de repartir en France pour mes études, le groupe s'est dissocié car les objectifs des mc's différaient. Et en cette période j'avais enregistré mon album solo avec des productions Halal Prod de One-Der qui est parti plus tard lui aussi à Paris. Après cela, c'était L'N.Fect en solo, car je voulais parler de ce que je suis personnellement et j'ai senti que même dans un même groupe on peut ne pas avoir le même avis et les mêmes oreilles musicales, c'est pourquoi L'N.fect rappe en solo dorénavant. Mais je ne regrette pas cette époque TALISMAN car il yavait beaucoup de sincérité dans ce groupe.
#SombrePlume - C’est donc à ce moment là que vous avez commencé à rapper en solo! Votre premier album étant censuré en 2003, a-t-il été la raison pour laquelle vous vous êtes dissimulé de la scène du rap algérien avant de revenir en 2013 avec « Prix Nobel ta’a Zbel »?

musulman, notre peuple est musulman et la music ne rapporte rien, pas comme en Europe.

#L’Nfect - J'ai participé dans « Feat Fel Trig » avec LAX sur le morceau « Risselti » (Mon message), dans le prochain album de Azpak, celui de Gino que je salue au passage de Zaaf Record, ainsi que dans le remix de « Mohamed Ali » de Fikka Ganja.
#SombrePlume - En dehors de votre parcours, comment voyez-vous le rap algérien en tant qu’amoureux de cette musique? Est-il ce qu’il est comme il l’était autre fois ? A-t-il changé ? Et si oui, quelle en sont les raisons, à votre avis ?
#L’Nfect - Le rap algérien se cherche et il est diversifié vu que les rappeurs ont des mentalités différentes, du plus voyou au plus religieux. Je pense qu'aujourd'hui il y a plus d'insultes dans le rap et il y a plus d'égo-trip, c'est un rap diabolique « illuminatique » (rires) sur les bords pour certains car les rappeurs imitent les rappeurs « illuminatiques » français par exemple avant il n'y avait pas de rappeurs qui rappaient avec des bouteilles de whisky dans leurs mains « ELYOUM » (Aujourd’hui) dans un pays musulman algérien on voit ça ! Quand je vois ces rappeurs je dis « HAMDOULLAH » qu'Allah ne leur a pas donné la notoriété car ils ne seraient pas de bons exemples du tout pour nos

#SombrePlume- Un dernier mot, aux rappeurs, au public et au ministère de la culture?!
#L’Nfect - Aux rappeurs je dirais juste une chose que les jeunes vous voient comme des exemples alors soyez à la hauteur. Ne soyez pas comme ce curé qui vous dis faites ce que je dis et pas ce que je fais. Au public, je dirai qu'il faut participer à la prospérité de cette musique urbaine en partageant les nouveautés du rap dz et en allant voir les rappeurs dans des concerts. Car s'il n'y a pas de public derrière, ça ne sert à rien qu'on rappe. Et en dernier, concernant le mot pour le ministère de la culture, personnellement, leur culture n'est pas la mienne. Car moi je suis quelqu'un qui n'aime pas et n'écoute pas les musiques traditionnelles qu'écoute Khalida (rire) le traditionnel n'est pas religieux donc je perds rien lorsque je n’écoute pas leur musique. (rire) Voila, c'est pour ça tu n’entendras jamais une mélodie traditionnelle dans mes sons (rires)

#SombrePlume
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